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386 TESTAMENTS ENREGISTRÉS AU PARLEMENT DE PARIS (626)
parce que le défunt, fervent Bourguignon d'ailleurs, « avoit acoustumé d'empreindre en sa monnaie d'or une croix de Saint André.» Quant à Robin Tartarin, l'accusation lui reprochait d'avoir brisé les scellés, forcé les serrures des coffres et enlevé divers objets ; le gendre n'était poursuivi que comme complice par recel. La veuve de Soulas, pour se justifier des détournements à elle imputés, prétendit qu'elle avait subi des pertes considérables dans son commerce, du vivant de ses maris, Simon Tartarin et Chabridel; que, remariée en troisièmes noces à Jean Soulas, elle avait voulu «s'entremettre de marchandise de blé en Champaigne et de busche en la ville de Paris, et querir mercerie en Picardie,» et qu'en tous ces voyages elle avait perdu argent, chevaux et voitures. Au sujet de l'argenterie disparue, dont on lui demandait compte, la veuve du procureur affirma qu'elle et son mari avaient vendu successivement eu i4ig et i42i leur vaisselle, contenue dans un coffre qui resta tt enmuré par l'espace d'un an, » et qu'elle fit desmurer en présence de maître Soulas, qu'ils avaient également dépensé leur argent caché dans un bec d'âne ou chaufferette. La veuve ajouta qu'elle se croyait victime de la dénonciation calomnieuse d'un valet chassé de la maison pour avoir séduit une chambrière et volé une tasse d'argent. Robin Tartarin donna une explication analogue et rejeta la faute sur Jeannin le Ber, clerc de Soulas, et un certain Estienne t qui tts'estoient acointiez» de la chambrière et avaient mis l'hôtel au pillage. Après de longues plaidoiries, le litige se termina le 23 décembre li22 par un arrêt du Parlement qui adjugea à la veuve la moitié des biens trouvés après le décès du procureur, attribua aux créanciers le produit de la vente de moitié des meubles, déduction faite des frais funéraires, ordonna un supplément d'enquête au sujet des détournements supposés, et délivra au curateur de Perrin Bailli, parent éloigné de Soulas qui se portait héritier sous bénéfice d'inventaire, les immeubles de la succession avec défense d'en aliéner aucune portion (Arch. Nat.,x1A63,fot. 432, 433; x11 i48o, fol. 266 r°; xu47g3, fol. 97 r°, 127 v°' -^ v°' - 47-151, 157).
A tous ceulx qui ces presentes lettres verront, Pierre de Marigny, conseuller et maistre des Requestes de l'Ostel du roy nostre sire et commis à la garde de la prevosté de Paris, salut. Savoir faisons que par devant Thomas Boyne! et Jehan Berthelemy, clers notaires jurez du roy nostre dit seigneur de par lui establiz en son Chastellet de Paris, fu present en sa personne maistre Jehan Solaz, procureur en Parlement, demourant à Paris en la grant rue Saint Denis, enferme de corps, toutes voies sain de pensée et de bon et vray entendement, si comme il disoit et comme par sa face povoit apparoir, lequel attendant
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